Récits Compostelle - Etape 4 - Larrasaona - Cizur Minor - 26 km

Le bonheur ( enfin ! ) - J'ai dû m'endormir vers 22 heures et à 5 h, quand je me suis levé pour aller aux toilettes, des pèlerins s'affairaient et certains étaient déjà prêts à partir. Je n'ai rien entendu (cette fois les boules Quies ont fait leur effet ). Ils sont tous si pressés qu'à 6H nous ne sommes plus que deux. Aujourd'hui j'ai du temps devant moi car l'étape prévue ne fait que 19 km, une bagatelle…(en fait suivant un autre document ça serait 21km...)
Je prend un Nescafé, une gorgée de lait concentré sucré et ça sera le déjeuner du matin. Dehors, le temps menace - Je décide de me vêtir toujours en habits de pluie (pantalon, guêtres, coupe-vent imperméable). Après une rapide toilette et rasage, je quitte l'albergue, il est 6 h 45.

Après quelques kilomètres je sent quelques gouttes furtives - je mets la capuche…Rien. Au bout d'une heure, je décide de tout enlever. Le temps ne semble pas vouloir tourner à l'orage (tant mieux). La ballade le long de l'Argaest magnifique et très facile. De très légères montées et descentes qui titillent quand même les muscles des tibias, toujours sensibles aux descentes, et aux mollets, toujours sensibles aux montées (merci Roncevaux,Zubiri et les autres…). Je porte mon chapeau et ma veste à la main car il faudrait que je m'arrête pour les ranger, et on ne sait jamais, si le temps changeait…
Mais c'est un petit peu encombrant et je n'arrête pas de les changer de mains. Stupeur ! de passer d'une main à l'autre avec ma veste, mon chapeau a disparu ! Non, lui va me servir encore pendant 30 jours, j'en ai absolument besoin. Tant pis, je fais demi-tour. Heureusement je le retrouve seulement après 100 m.

Je croise quelques chiens sans problème. Soit ils sont en ballade avec leur maître, soit ils sont attachés. Si ça continu comme ça, je serais à Pampelune à 11 h. D'après mes calculs j'aurais dû mettre 6 h. En partant à presque 7 h, je pensais arriver vers 13 h . Et pourtant je ne marche pas vite. Une petite Italienne que j'avais laissé au gîte me double comme si elle était en vélo ! dingue ! il faut le voir pour le croire. D'un coup j'ai l'impression de faire du sur place…Peut-être presse t-elle le pas pour rejoindre les Italiens qui sont partis de bonne heure ce matin ?

C'est Dimanche…arrivé à Zuriain ou Irotz (je ne sais plus...), je me rends compte que je ne pourrais pas acheter de quoi manger… Je m'engouffre dans une panaderia (boulangerie), ouf, elles sont ouvertes… Je désigne un pain pas trop grand qui a l'air sympathique (genre campagne) - il tiendra parfaitement dans la poche filet du sac. Mais la faim aidant, je décide de l'entamer un peu. C'est là que je m'aperçois que c'est du pain complet, sans sel….Alors si ça c'est pas un signe du destin, qu'est-ce que c'est ? Le pain complet c'est plein de céréales et de bonnes choses comme les glucides si chers aux sportifs… et comme c'est un signe, je le grignote entièrement tout en marchant…Il va me caler l'estomac pour quelques heures.... Avant de quitter la ville, au détour d'un virage, assise sur un banc, l'Italienne qui m'avait doublé comme une fusée quelques heures plus tôt. Elle est en train de se masser les pieds (peut-être a t-elle une ampoule ? )

Pampelune Espagne - Camino Frances
Arrivée à Pampelune

Il est a peine 10h30 quand j'arrive à Pampelune. Autrement dit, j'ai tout faux, et sur toute la ligne. J'ai mal calculé mes temps de marche, et je crois que je ne pourrais plus compter sur le timing prévu dans mon book. Encore un clin d'œil du destin (ou de St Jacques) pour me montrer que le chemin c'est d'abord le hasard et qu'il faut laisser les choses venir… être aware quoi ! Depuis un moment je sens quelque chose de pas normal à nouveau du côté du pied droit. Comme j'ai largement le temps, je n'ai aucune peine à m'arrêter sur un banc, près du pont de la Magdalena, à l'entrée de la ville (le chemin passe par des quartiers pauvres…). Je déchausse, une nouvelle ampoule en formation un peu plus bas que l'elastoplaste de la veille. A nouveau Elastoplaste. Si ça continu comme ça, mes orteils vont ressembler à des momies. Quelques mètres plus loin, à nouveau assise sur un banc, l'Italienne (je ne lui demanderai jamais comment elle s'appelle ou j'ai oublié ?), toujours en train de se tripoter les pieds. Je ne peux m'empêcher de faire un détour pour lui demander ce qui ne va pas. Ampollas?? Non, pied fait mal…répond-elle. Elle a donc des douleurs aux pieds, tendinites ? la barrière de la langue ne me permettra pas d'en savoir davantage....

Pont de la Magdalena -Pampelune
Pont de la Magdalena à l'entrée de Pampelune

A l'entrée de Pampelune je retrouve mon couple de sud-africains (ils me prendront en photo devant le pont levis.(et moi aussi avec leur appareil). Je voulais sortir mon collier au bout duquel pend ma petite coquille St Jacques, histoire de montrer mon "statut" (dès fois que l'on me prenne pour un touriste ! ). Même s'ils en voient tous les jours, peu abhorre la coquille en pendentif. En tâtant autour de mon cou rien… l'aurais-je perdu ? je profite d'un arrêt pour regarder dans les petits tuperwares (parfois je la range là pour la nuit afin de ne pas l'écraser). Rien…Dommage…Peut-être un signe de St Jacques pour le dire que désormais mon statut est en moi ou sur mon visage et que cela suffit ainsi.

Entrée de Pampelune
Porte d'entrée de Pampelune

 

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Vidéo la marche aux étoiles

Avec l'aimable autorisation de Yvon Boëlle.

Présentation de l'exposition "Compostelle, la marche aux étoiles" réalisée par l'Académie de Musique et d'Arts Sacrés de Sainte-Anne d'Auray et le photographe Yvon Boëlle sur ses 15 années de reportage sur les chemins de Compostelle de France et d'Espagne.

Goodies Compostelle

Tee-shirt - Bandeaux, etc.

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